En France, selon l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, l’INSERM, 15 % des enfants seraient diagnostiqués avec un trouble du comportement. Ces chiffres, en hausse constante, amènent chaque année de nombreux parents à consulter leur pédiatre ou leur médecin.
Troubles de la conduite, hyperactivité ou encore TOC sont des troubles du comportement qui déstabilisent et inquiètent les parents, mais aussi les intervenants en milieu scolaire. Essayons de comprendre l’origine de ces troubles comportementaux et les différentes solutions pour les traiter.
Quelles sont les causes possibles des troubles du comportement chez le jeune enfant ?
Au cours de son développement, chaque enfant peut présenter des troubles du comportement. Par exemple, en maternelle, bon nombre d’enfants manifestent des troubles oppositionnels, attitude peu inquiétante faisant partie de sa croissance. Cependant, lorsque les troubles du comportement diffèrent de la normale, s’ils deviennent persistants et répétitifs, ils peuvent s’avérer inquiétants.
Les causes des troubles du comportement ne sont pas bien connues. Elles s’articuleraient autour de différents facteurs, tels que le tempérament de l’enfant, des anomalies biologiques, des facteurs génétiques ou encore des facteurs sociaux, psychologiques ou affectifs. Ces causes peuvent varier selon le type de trouble de l’enfant et, bien entendu, selon chaque cas.
D’après la théorie du pédiatre et psychanalyste anglais Donald Winnicott, appuyée par d’autres travaux de recherche, les causes des troubles du comportement pourraient être dues à une carence affective, éducative, sociale ou à un traumatisme dans la petite enfance. Malveillance morale ou physique, contexte familial où l’enfant n’a pas le droit à la parole, milieu social défavorisé ou encore séparation des parents seraient des facteurs pouvant entrainer des troubles de comportement. L’enfant manifeste son mal-être à travers son comportement, d’autant plus s’il est très jeune et ne sait pas encore verbaliser ses émotions.
Comment traiter les troubles du comportement d’un jeune enfant ?
C’est un sujet sensible, car les parents se sentent bien souvent impuissants face à ces troubles et ne comprennent pas toujours qu’une aide peut leur être apportée. De plus, ils ont peur que l’on médicalise leur enfant, qu’on le considère comme un enfant « anormal » et que l’on remette en cause leur système éducatif.
D’après un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’OMS, et contrairement aux idées reçues, les troubles du comportement sont courants pendant l’enfance. Toutefois, il est essentiel de poser un diagnostic tout en restant prudent : certains troubles comme la colère, l’agitation ou l’agressivité peuvent être réactionnels à un évènement et par conséquent faire partie d’une phase normale de construction chez l’enfant.
C’est souvent avant l’âge de 8 ans que certains enfants développent des troubles du comportement. Il est donc primordial de faire un dépistage précoce afin qu’ils externalisent leurs émotions au lieu de les contenir, d’autant plus que ces troubles peuvent les conduire vers un échec scolaire.
Si vous craignez que votre enfant développe un trouble du comportement, n’hésitez pas à consulter votre médecin ou votre pédiatre. Il l’examinera, vous demandera de dresser un historique de sa croissance, vous posera des questions sur son milieu de vie, ses habitudes et se préoccupera de son développement psychomoteur.
Pour poser un diagnostic, le médecin s’assurera que les symptômes se manifestent aussi bien à la maison, à la crèche, à la garderie ou à l’école et qu’ils sont présents et répétitifs depuis plusieurs semaines. S’il l’estime nécessaire, il préconisera des tests psychologiques et neuropsychologiques, un bilan orthophonique et administrera éventuellement un traitement.
Bien que chaque enfant soit différent et qu’un diagnostic se pose au cas par cas, un soutien éducatif et pédagogique ainsi qu’une approche psychologique peuvent suffire et permettre à l’enfant de retrouver petit à petit équilibre et vie sereine.
NB : Cet article ne se substitue en aucun cas à une consultation médicale ou aux conseils d’un professionnel de santé.