Apprendre que l’on va devenir père est certainement l’une des annonces les plus émouvantes dans la vie d’un homme. Si cet enfant à venir représente avant tout le fruit de l’amour et de désirs partagés, le futur papa doit apprendre à trouver sa place auprès de sa compagne pendant les neuf mois à venir.
Quels sont ses rôle et implication pendant la grossesse ? Comment vit-il cette période d’attente ?
Après l’euphorie de l’annonce, le futur papa plonge souvent dans une phase d’interrogations. Alors que, dès les premières semaines, la maman vit des bouleversements physiques et hormonaux qui la font se sentir mère, le père en devenir n’en est que le témoin oculaire et ne trouve pas toujours sa place. Il ne vit cette grossesse que de l’extérieur, elle lui semble encore irréelle, contrairement à sa partenaire qui porte l’enfant dans son corps et sa tête dès les premiers instants.
Ce contexte particulier peut le déstabiliser, d’autant plus que la perspective d’accéder à la paternité le projette vers sa propre histoire familiale, celle de son enfance et du comportement de son père. Il n’est pas rare qu’un sentiment d’insécurité le submerge et qu’il remette alors en question ses compétences à devenir un bon papa.
Ces craintes qui l’assaillent sont tout à fait normales, face aux nouvelles responsabilités qui l’attendent.
Durant ces 9 mois d’attente, le futur papa va jouer un rôle essentiel aux côtés de sa femme. Elle sent une vie grandir en elle et a plus que jamais besoin de se sentir soutenue psychologiquement. Les bouleversements qu’elle traverse sont importants, tant sur le point physique qu’émotionnel.
Les maux du premier trimestre (nausées, somnolence, sommeil perturbé, troubles de l’appétit, etc.) la rendent plus vulnérable, la fragilisent et parfois l’inquiètent. L’implication du papa est rassurante, sa présence est une source affective et énergétique indispensable pour la préserver de ses angoisses et la conforter.
Le rôle du futur père ne se limite pas à satisfaire les envies soudaines de la maman. Bien au contraire, cet enfant s’attend à deux et il va prendre soin de sa compagne, la comprendre et la rassurer pour lui permettre de passer ces trois premiers mois de grossesse plus sereinement. Il doit tenter de dépasser ses propres angoisses face à cette nouvelle relation triangulaire.
Au cours du second trimestre, la grossesse est bien lancée et une certaine sérénité s’installe dans le couple. La peur d’une éventuelle fausse couche est dissipée, le ventre de la future mère s’arrondit et la grossesse est de plus en plus apparente. L’instabilité émotionnelle et l’angoisse se dissipent pour les futurs parents. La mère perçoit les premiers mouvements fœtaux et le papa, grâce à sa présence aux échographies, réalise de manière plus concrète qu’un enfant, son enfant, va bientôt naître. Ensemble, ils évoquent alors le sexe du bébé, son prénom et anticipent l’organisation pour son arrivée à la maison.
Lors des trois derniers mois de la grossesse, l’angoisse maternelle se focalise sur la peur de l’accouchement et d’une éventuelle anomalie de l’enfant. La future mère commence à identifier des rythmes différents entre elle et son bébé : l’enfant ne cesse de bouger et l’empêche de se reposer comme elle le souhaiterait.
La mère est coupée de sa vie professionnelle quelques semaines avant la naissance de l’enfant et le père devient alors sa source principale de ressourcement. Elle se repose sur lui et il devient l’élément sécurisant qui sait faire face à la situation et lui offre attention et tendresse. De plus, elle a parfois du mal à se déplacer, à porter des charges trop lourdes, à faire certaines tâches ménagères et a besoin d’un soutien logistique.
Lors des dernières semaines qui précèdent l’accouchement, le futur papa doit faire face à son nouveau statut de père et à sa nouvelle vie à trois qui s’annonce.
Assister ou non à l’accouchement ne doit pas être un devoir. Cette décision doit être prise ensemble, par envie et non par obligation. Si la femme se sent mère dès les premières semaines de grossesse, l’homme, lui, réalise souvent qu’il devient un père à part entière lors de l’accouchement. Il est vrai que si la conception, puis la grossesse d’un enfant sont une histoire qui se vit à deux, on peut aussi concevoir que la naissance est une étape cruciale qui se vit ensemble.
Cependant, assister à la naissance de son enfant peut être une épreuve émotionnellement difficile à vivre. Être le spectateur impuissant de la souffrance de la personne que l’on aime est un moment très éprouvant.
Que vous décidiez ou non d’être présent en salle de naissance, sachez que cela n’aura aucune interférence sur l’amour qui vous unira à votre tout-petit. Ce choix incombe au futur papa et il est primordial de respecter sa décision.
Alice du Laboratoire PediAct
NB : Cet article ne se substitue en aucun cas à une consultation médicale ou aux conseils d’un professionnel de santé.