L'allergie à l'arachide (couramment appelée cacahuète) concerne près d'un enfant sur 100 en France et est donc loin d'être anodine. Nous profitons de la récente publication des résultats d’une étude dans la revue « The Lancet » (Assessing the efficacy of oral immunotherapy for the desensitisation of peanut allergy in children (STOP II): a phase 2 randomised controlled trial) et qui fait référence aux travaux de Katherine Anagnostou de l’université de Cambridge, pour vous apporter quelques informations sur ce sujet.
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L’arachide est un allergène très sérieux !
Si les enfants peuvent aisément se passer de consommer des cacahuètes, leur risque d’être exposés à des protéines de l’arachide (protéines de stockage, PR10, LTPs ou autres) reste néanmoins bien présent. En effet, de nombreuses préparations industrielles peuvent en contenir à l’état de traces, infime quantité d’allergène qui suffit à déclencher une réaction chez l’enfant. Dans le cas de l’arachide, quelques milligrammes peuvent alors entraîner des symptômes très graves allant jusqu’au choc anaphylactique, qui peut directement mettre la vie de l’enfant en danger. Les parents doivent donc s’assurer que leurs enfants allergiques aient à leur portée en toutes circonstances un traitement d’urgence comme une seringue d’adrénaline : une habitude qui peut engendrer une forte anxiété.
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La qualité de vie de l’enfant allergique est fortement dégradée
Face au risque omniprésent pour l‘enfant d’ingérer des traces d’allergène et compte tenu de la potentielle gravité des conséquences qui y sont directement liées, la vie de l’enfant et de sa famille en sont profondément perturbées. Imaginez-vous, il faut se méfier ou mettre de coté restaurant, goûters d’anniversaire, cantine, tout un panel d’événements qui concourent à la socialisation de l’enfant. Une allergie à l’arachide peut donc fortement isoler un enfant et maintenir ses parents dans un état de stress permanent. Cela est d’autant plus vrai que les allergies sont fréquemment multiples, et un enfant allergique à l’arachide aura des chances élevées de faire des réactions à d’autres composés. L’allergologie est une science complexe et les pédiatres, pédiatres allergologues, ou allergologues sont souvent de vrais détectives qui essaient de relier les évènements, les aliments ingérés par l’enfant, l’historique, et les témoignages de leurs confrères pour comprendre la maladie et pour proposer une désensibilisation ou une éviction.
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L’allergologue, expert de la prise en charge de l’enfant allergique
Les enfants étant souvent sujets aux maladies allergiques, les pédiatres ont généralement de bonnes notions des allergies les plus fréquentes comme les allergies aux protéines de lait de vache. Lorsque la situation est plus complexe, qu’elle intègre des allergènes dangereux comme l’arachide, ou alors de nombreux allergènes différents, la plupart des parents se tournent vers un spécialiste, à savoir un pédiatre allergologue ou un médecin allergologue. Face à un allergène identifié, le professionnel de santé pourra alors opter pour une désensibilisation (réintroduire progressivement un allergène à petite dose pour permettre à l’organisme de s’y habituer et de le supporter) ou une éviction (exclure définitivement un allergène de l’environnement de l’enfant).
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Un espoir pour les enfants allergiques à l’arachide ?
Il a très longtemps été admis qu’une allergie à l’arachide était définitive et qu’il fallait finalement « vivre avec » en optant pour l’éviction. Les travaux de Katherine Anagnostou de l’université de Cambridge ont montré des résultats stupéfiants où la qualité de vie d’enfants allergiques a été grandement améliorée suite à une forme de désensibilisation à l’arachide (immunothérapie orale). En administrant quelques milligrammes d’arachide à un enfant dans un milieu hospitalier (pour pouvoir intervenir en cas d’incident ou de réaction) et en augmentant progressivement les doses sur une période de six mois, près de 80% des enfants pouvaient supporter la dose de 5 cacahuètes. S’ils ne peuvent pas consommer de l’arachide en quantité importante, ils peuvent ainsi supporter la présence de l’allergène à l’état de traces et vivre presque normalement ! En France quelques hôpitaux pratiquent cette approche avec succès, mais ils peuvent encore se compter sur les doigts de la main.
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L’équipe du laboratoire PediAct