Votre tout-petit grandit et commence à s’affirmer. Jusque-là, rien d’anormal, c’est une transition qui fait partie de son développement. Mais, depuis quelque temps, son attitude change. Loin d’une simple phase d’opposition, son comportement vous inquiète. Il crie, il tape, il a des excès de colère qui le rendent violent. Comment réagir face à de tels symptômes ?
L’agressivité fait partie de sa construction
Pourquoi mon enfant est-il violent ? C’est sans aucun doute la première question que vous vous posez. Mais avant de vous alarmer, il est important que vous sachiez que l’agressivité fait aussi partie de son développement. Dès l’âge de 18 mois, bébé aime vous dérouter : il ne cesse de dire "Non" à tout et s’oppose à vous. Il grandit, se perçoit comme une personne à part entière, avec sa propre pensée. Il tente de s’autonomiser face à ses ainés et vous teste.
Seulement, n’ayant pas toujours les mots pour vous exprimer ses désirs et ses sentiments, votre enfant va "parler" à sa façon, agissant souvent par impulsions : "je veux, je prends", "tu ne me donnes pas ça, je mords". Il réagit avec les moyens qu’il a et, parfois, ça dérape.
Vers l’âge de 3 ans, l’agressivité physique diminue. Votre tout-petit a le pouvoir des mots et sait parfaitement en user et en abuser. Il développe alors une agressivité plus verbale : il sait qu’il peut négocier et menacer pour arriver à ses fins.
Pourquoi mon enfant a-t-il un comportement violent ?
Cette période de construction psychique, souvent épuisante pour les parents, est normale. Cependant, vous devez être vigilant si cette attitude perdure. Si après 3 ans, il continue de montrer des signes d’agressivité et de violence envers vous et ses camarades, alors il est possible qu’il soit en souffrance.
Pour l’aider à retrouver calme et sérénité, vous devez comprendre les raisons de son comportement. Il existe de nombreuses causes pouvant perturber votre enfant. Pour vous aider, voici quelques pistes qui pourraient expliquer sa violence persistante :
- Il évolue dans un climat familial conflictuel qui le déstabilise. La violence est alors devenue une composante habituelle de sa vie.
- Il manque de confiance en lui. Pour se défendre, il joue la carte de "l’attaque".
- Il se sent délaissé après un divorce, la maladie de l’un de ses parents ou une dépression parentale.
- Il est angoissé, voire frustré à l’arrivée d’un bébé. Il veut alors attirer l’attention sur lui.
- Il est trop souvent sévèrement puni et manifeste son mécontentement par la violence.
Essayez d’analyser calmement la situation. Son comportement antisocial n’est peut-être qu’une façon de s’affirmer, un appel de sa part pour être réconforté et se sentir juste aimé.
Comment remédier au comportement violent de mon enfant ?
Votre enfant a besoin de repères sécurisants. Sa précoce violence ne signifie pas qu’elle va s’installer. Vous devez lui parler et lui expliquer fermement, mais calmement que son comportement n’est pas le bon. La violence n’est pas une réponse acceptable à un conflit. Il doit comprendre que la vie en collectivité, à la maison comme à l’école, exige des règles indispensables pour vivre ensemble, dans le respect.
Aidez-le à parler de ce qu’il ressent avec des mots simples, adaptés à son âge. Cette simple approche suffit souvent à réduire la violence des enfants. Même si vous êtes en période de stress, prenez le temps de partager des moments avec lui et restez attentif.
Plus que jamais, il a besoin de savoir que vous le comprenez. Souvent réprimandé, l’enfant agressif est plus souvent culpabilisé que complimenté. Or, pour reprendre confiance en lui, il a besoin d’être conforté. Pour qu’il fasse des progrès, félicitez-le lorsque son attitude est adaptée à une situation où, jusqu’à présent, il ne s’exprimait que par de la colère.
Vous pouvez également lui proposer la pratique d’une activité sportive ou artistique. Cela peut lui permettre de canaliser son énergie débordante et de se défouler.
Enfin, si malgré vos efforts et votre patience, vous êtes dans l’incapacité de l’aider à maitriser ses émotions et sa violence, parlez-en à votre médecin. S’il l’estime nécessaire, il vous aiguillera vers un pédopsychiatre. Il ne faut pas banaliser le comportement d’un enfant violent mais, bien au contraire, l’aider à sortir de sa souffrance.
NB : Cet article ne se substitue en aucun cas à une consultation médicale ou aux conseils d’un professionnel de santé.