Un enfant plus petit que les autres n’a pas forcément une mauvaise croissance. Bien entendu, il doit grandir, mais avant de parler de retard de croissance, il est essentiel de s’assurer que sa taille et son poids sont dans les normes par rapport à son âge et son sexe.
Les parents sont souvent inquiets lorsque leur enfant est plus petit que les autres. Pourtant, s’il n’y a pas de cause pathologique détectée, il n’y a pas lieu de s’inquiéter : l’enfant, une fois sa puberté débutée, rattrapera son retard et atteindra une taille normale à l’âge adulte.
Qu’est-ce qu’une croissance normale chez un enfant ?
La courbe de croissance dite « normale » s’évalue dès la naissance. C’est à partir des courbes réalisées par le Professeur Michel Sempé que l’on détermine si l’enfant grandit normalement ou non. Ces graphiques, situés dans le carnet de santé, servent de référence pour surveiller son bon développement : ils mentionnent la taille et le poids moyens qu’un enfant est censé atteindre en fonction de son âge.
Le pédiatre, à chaque visite, après avoir mesuré et pesé l’enfant, inscrit des points de taille et de poids sur la courbe de croissance qui se mesure en « déviation standard » (DS). La croissance est supposée « normale » si l’enfant grandit de manière harmonieuse, c’est-à-dire si le tracé des points reliant les points de taille et de poids se situe dans la zone claire du graphique, dans le même « couloir de croissance ».
On parle de retard statural lorsque la taille d’un enfant est inférieure à ces normes préétablies par rapport à son âge et son sexe.
Pourquoi certains enfants sont-ils plus petits que d’autres ?
De 0 à 4 ans, la phase de croissance est rapide : un enfant peut grandir de plus de 25 cm lors de sa première année de vie et de plus de 10 cm la seconde. De 4 ans jusqu’au démarrage de sa puberté, sa croissance est plus régulière et progressive (il grandit en moyenne de 5 à 6 cm par an). Pourtant, tous les enfants ne grandissent pas forcément au même rythme et de multiples causes peuvent influencer leur croissance :
- L’hérédité (la stature est en grande partie déterminée par les gènes familiaux)
- L’alimentation (une alimentation insuffisante et peu équilibrée ou encore une intolérance alimentaire)
- Les hormones (un déficit d’hormones de croissance)
- Une maladie non dépistée (maladie osseuse, rénale ou digestive, anomalies chromosomiques)
- Un retard de croissance intra-utérin
- Une carence affective
L’Institut national de la Santé et de la Recherche Médicale, l’INSERM, explique que : « la croissance est un phénomène éminemment complexe, influencé à la fois par la génétique, l’environnement et les interactions entre ces deux facteurs ».
Quand faut-il s’inquiéter de la petite taille d'un enfant ?
Tant que l’enfant reste dans « le couloir de croissance », cette zone claire du graphique du Professeur Sempé, et même si le tracé de sa courbe est placé dans la zone inférieure de référence, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. L’essentiel est que sa courbe de taille ne stagne pas et augmente régulièrement. Bien des enfants menus et de petite taille sont en parfaite santé !
Lorsqu’un enfant se situe en dessous de la courbe inférieure de référence et que le retentissement sur la croissance est durable, le pédiatre va chercher à identifier les causes du retard statural. Il va évaluer la croissance du jeune patient depuis sa naissance, noter la taille des parents et prescrire une radio du poignet et de la main afin d’estimer son âge osseux et connaître le degré de formation de ses os. Une maturation osseuse trop rapide peut entrainer une diminution de sa taille à l’âge adulte : sa puberté se fera plus tôt, mais il arrêtera aussi de grandir plus tôt. Le pédiatre peut également demander un bilan hormonal afin de rechercher un éventuel déficit en hormones.
Si votre enfant vous semble plus petit que les autres, n’oubliez pas qu’il grandit par paliers. Chaque enfant est différent, évolue à son propre rythme et sa croissance peut connaître quelques ralentissements qui ne soulèvent aucune inquiétude pour sa santé.
NB : Cet article ne se substitue en aucun cas à une consultation médicale ou aux conseils d’un professionnel de santé.