Depuis une quarantaine d'années, les courants pédagogiques prônent tour à tour la méthode syllabique et la méthode globale pour l'enseignement de la lecture à nos enfants. Or, c'est une étape cruciale pour eux. Les techniques scientifiques permettent aujourd'hui de donner clairement l'avantage à la méthode syllabique.
La lecture et l'écriture font partie des apprentissages de base pour nos bambins. Essentiels pour l'ensemble de leur scolarité, leurs études, leur future vie professionnelle et, tout « simplement », leur insertion sociale. Depuis plusieurs dizaines d'années, différentes méthodes se sont succédées, ou ont parfois été mixées pour essayer de trouver celle qui serait la plus efficace pour le plus grand nombre. Les plus connues sont les méthodes syllabique et globale. Pendant longtemps, il fut difficile de savoir laquelle était la meilleure, chaque camp ayant des partisans acharnés.
Apparue au XIXe siècle, cette méthode se base sur l'apprentissage des lettres de l'alphabet et des syllabes qu'elles forment. C'est le fameux : b.a – ba. Le principe est simple : commencer par apprendre les lettres, puis les sons, pour former ensuite les mots. On commence par le plus simple pour aller vers le plus complexe. Efficace, cette méthode d'apprentissage demande un investissement en temps car on avance progressivement. Gros avantage : une fois tous les sons connus, tous les mots peuvent être déchiffrés, même si l'enfant n'en connaît pas la signification. Une fois que l'enfant sait lire, il faut alors vérifier qu'il comprend le texte en question. En lui demandant de raconter l'histoire avec ses propres mots ou de souligner les mots qu'il ne connaît pas, par exemple. Cette méthode d'apprentissage de la lecture est généralement opposée à une méthode très différente : la méthode globale.
Si la méthode syllabique s'appuie fortement sur les sons, la méthode globale utilise la mémoire visuelle. Elle consiste à apprendre à l'enfant à reconnaître les mots de manière globale (d'où son nom) sans les décortiquer. Mise en place il y a une quarantaine d'années pour aider les enfants qui n'arrivaient pas à apprendre avec la méthode traditionnelle, elle semble néanmoins avoir rapidement montré ses limites. En effet, les mots inconnus ne pouvant être déchiffrés, ils sont souvent « sautés » par le lecteur d'où des problèmes de contre-sens en lecture. De même, les jeunes lecteurs peuvent facilement confondre des mots se ressemblant fortement. Néanmoins, cette méthode permet aux plus petits de reconnaître rapidement les mots importants pour eux, comme leur prénom, par exemple.
Dans son article, Didier Doukhan fait part d'une découverte importante concernant l'apprentissage de la lecture chez l'enfant grâce à la technique de l'IRM. L'étude, réalisée par le CEA de Saclay (Centre à l'énergie atomique) montre que les apprentis lecteurs qui utilisent la méthode syllabique font fonctionner leur cerveau gauche, tandis que ceux qui utilisent la méthode globale activent leur hémisphère droit. Or, apprendre correctement et durablement la lecture (c'est-à-dire en comprenant les textes et en pouvant apprendre de nouveaux mots) nécessite l'activation de notre hémisphère gauche. Conclusion de l'étude : avec la méthode syllabique, c'est 1 enfant sur 5 en plus qui saura bien lire. Exactement le même pourcentage de jeunes qui, aujourd'hui, ne savent pas lire en entrant en 6ème...
Des chiffres qui font réfléchir et appellent à une réhabilitation de la méthode syllabique ! Car, ne l'oublions pas, la lecture est indispensable à la vie en société.
NB : Cet article ne se substitue en aucun cas à une consultation médicale ou aux conseils d’un professionnel de santé.