En France, chaque année, les accidents de la vie courante, les AcVc, sont de plus en plus nombreux. Les enquêtes du Baromètre santé de l’Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé, l’INPES, indiquent que plus de 20 000 décès ont lieu par an à cause d’un AcVc et que ces accidents de la vie courante représentent la première cause de mortalité chez les petits âgés de 1 an à 4 ans.
Chez les tout-petits, l’Institut de Veille Sanitaire, l’InVs, souligne que ces accidents de la vie courante représentent 12 % des décès durant la première année de vie.
Accidents de la vie courante durant la 1ère année : les principales causes
Les accidents domestiques des tout-petits sont souvent liés à un manque d’attention des parents. Mal informés ou pas assez vigilants, ces derniers occultent certains dangers qui, pourtant, pourraient être écartés par des mesures préventives, afin de préserver la sécurité de leur enfant.
La majorité de ces accidents, non intentionnels, a lieu à l’intérieur des habitations ou dans leurs abords immédiats :
- Les asphyxies et étranglements
D’après un rapport de l’InVs de 2012, elles sont les premières causes de décès accidentel chez l’enfant de moins de 1 an.
La mort subite du nourrisson touche près de 250 enfants chaque année en France : de mauvaises conditions de couchage et une literie inadaptée peuvent être responsables d’une asphyxie et du décès soudain du nourrisson.
Le port d’un collier, s’il se coince à un barreau de son lit ou une autre partie du mobilier, peut provoquer un étouffement du tout-petit.
De même, une ingestion accidentelle de petits objets ou aliments (billes, cacahouètes, noyau de fruit, etc.) peut aussi entrainer une asphyxie ou un étranglement nécessitant des secours d’urgence.
Les noyades en baignoire sont malheureusement très fréquentes chez les tout-petits, d’autant plus lorsque l’on a recours à un siège ou anneau de bain qui demandent une quantité d’eau plus importante et offrent un faux sentiment de sécurité.
L’été, les noyades en piscine provoquent également des dizaines de décès chaque année, essentiellement en raison d’un défaut de surveillance.
Elles représentent le taux le plus élevé des lésions chez le nourrisson. Les chutes des bras d’un adulte, d’un mobilier (table à langer, canapé, lit parental, etc.) ou encore d’une chaise haute, d’un escalier ou d’un siège auto entrainent de graves traumatismes : fractures du crâne, contusions ou plaies du cuir chevelu.
- Les écrasements par mobilier
Alors que le tout-petit ne sait pas encore marcher, ou fait tout juste ses premiers pas, il a tendance à s’agripper aux meubles et aime les escalader pour se hisser dessus. La chute d’un téléviseur, ou d’un meuble mal fixé ou peu stable, provoque des lésions et traumatismes sérieux, souvent localisés au niveau de la tête et du cou de l’enfant.
Les brûlures électriques sont les plus fréquentes (50 à 80 % des cas). L’enfant met son doigt dans le trou d’une prise de courant ou encore porte à sa bouche un fil dénudé. Ces accidents domestiques sont graves et exposent le tout-petit à un risque de détresse respiratoire.
Les brûlures dues par un bain trop chaud ou un liquide bouillant renversé par mégarde, alors que l’enfant se tient dans les bras d’un adulte ou tire sur une nappe, peuvent occasionner des séquelles fonctionnelles et esthétiques importantes.
Une intoxication après une ingestion de médicaments ou de produits ménagers est une cause fréquente d’accident domestique. La gravité de l’intoxication varie dans ce cas selon la nature du médicament ou produit avalé.
Comment prévenir les accidents de la vie courante durant la 1ère année ?
Des mesures et des gestes préventifs ciblés permettent d’éviter les accidents domestiques, d’autant plus facilement si les parents prennent conscience des étapes du développement psychomoteur de leur enfant et des conseils à y associer :
- Éviter les risques d’asphyxie
- Dès sa naissance, couchez toujours l’enfant sur le dos, afin qu’il ne puisse enfouir son visage dans le matelas et privilégiez un matelas ferme, adapté aux dimensions de son lit.
- Ne le laissez pas picorer des cacahuètes lors d’un apéritif, faites attention aux arêtes de poisson lors de ses repas et assurez-vous que les morceaux qu’il mastique ne sont pas trop gros, afin d’éviter toute fausse route.
- Éviter les risques de noyade
Ne laissez jamais un enfant sans surveillance, ne serait-ce que quelques secondes, lorsqu’il est dans son bain, 20 centimètres d’eau suffisent pour qu’il se noie.
- Éviter les risques de chute
- Gardez toujours une main sur le tout-petit lorsqu’il est allongé sur la table à langer.
- Lorsqu’il est assis sur sa chaise haute, assurez-vous qu’il est bien attaché et que la chaise est stable.
- Si vous possédez un escalier, installez une barrière de sécurité pour protéger son accès, afin de permettre les va-et-vient de votre enfant en toute tranquillité.
- Éviter les risques d’écrasement
Veillez à ce que vos meubles soient bien stables au cas où le tout-petit tenterait de les escalader. Fixez-les si besoin pour qu’ils ne puissent pas se renverser sur l’enfant.
- Éviter les risques de brûlures
- Tournez toujours les queues de casseroles vers l’intérieur, afin qu’elles ne soient pas à portée de main de l’enfant.
- Évitez les nappes sur les tables, car l’enfant pourrait s’y agripper.
- Vérifiez toujours la température de son bain (idéalement entre 35 et 37 °C).
- Protégez les prises de courant avec des cache-prises pour les sécuriser et rangez les rallonges électriques après utilisation.
- Éviter les risques d’intoxication
- Ne rangez pas les produits ménagers à portée de main d’un enfant, placez-les, ainsi que les médicaments, en hauteur afin qu’ils soient inaccessibles.
- Ne laissez jamais un produit d’entretien ou des médicaments à la vue d’un enfant.
Enfin, si votre tout-petit est victime d’un accident de la vie courante, même sans gravité apparente, n’hésitez pas à consulter rapidement un médecin pour vous assurer que tout va bien ainsi que pour discuter des mesures préventives.
En cas d’accident de la vie courante grave, contactez immédiatement les pompiers ou un centre antipoison.
Sources :
INPES, l’Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé
InVs, Institut de Veille Sanitaire
Alice du Laboratoire PediAct
NB : Cet article ne se substitue en aucun cas à une consultation médicale ou aux conseils d’un professionnel de santé.